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Interview de Sebastian Arce & Mariana Montes - Traduction en Français

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09022011

Message 

Interview de Sebastian Arce & Mariana Montes - Traduction en Français Empty Interview de Sebastian Arce & Mariana Montes - Traduction en Français




Je traduis cette interview de Sebastian Arce & Mariana Montes trouvée sur youtube.

J'espère ainsi rendre compréhensible au plus grand nombre ce qui est dit, tout en essayant de rester le plus fidèle possible à l'original.
Désolé pour les éventuelles dérives involontaires qui pourraient apparaitre à cause du simple fait de la traduction ou de la forme écrite.







PRESENTATEUR : A quel âge avez-vous découvert le Tango ?
MARIANA : A 9 ans, je dansais le folklore argentin et durant le spectacle de fin d’année, j’ai vu un couple sur scène. C’est la que j’ai décidé que je voulais apprendre le Tango.
SEBASTIAN : A 8 ans et par accident. Mes parents s’étaient séparés et mon père me gardait le weekend. Mais il avait une nouvelle amie et donc il avait peu de temps à me consacrer, alors il m’a inscrit à plusieurs ateliers : dessin, danse folklorique ect… et parmi ces activités, celles qui m’a plu était le Tango.

PRESENTATEUR : j’ai entendu dire que vous avez commencé à danser ensemble très jeunes. Pouvez-vous nous raconter cette histoire ?
MARIANA : A 9 ans, quand j’ai commencé à danser avec mon partenaire, on sortait en milonga où les gens étaient plutôt âgés et il y avait 5 ou 6 jeunes garçons seulement. L’un d’entre eux était Sebastian. C’est la qu’on s’est rencontrés et qu’on se voyait mais nous n’avions pas encore commencé à danser ensemble.
SEBASTIAN : Il faut dire que c’était vers la fin des années 80, l’époque du retour de notre culture nationale, post dictature. Donc les gens, qui faisaient la promotion du Tango avaient l’âge de nos grands parents. Nos parents ne dansaient pas le Tango. Il était donc très difficile de trouver des jeunes en milonga. La plupart avaient 50/60 ans, et ensuite il y avait les jeunes de 8/9ans et nous étions très peu nombreux. Aujourd’hui ça a beaucoup évolué.

PRESENTATEUR : Et votre formation est passée par ces personnes plus âgées ? Ou bien vous avez étudié dans une école particulière ?
SEBASTIAN : Au début, l’essentiel de l’apprentissage se faisait de cette façon. Il y a avait aussi les académies de danse dans lesquelles il était possible d’étudier, mais sans diplôme particulier. Nous avons suivi ces 2 écoles, mais le plus intéressant était justement de travailler avec la génération de ceux qui avaient gardé le Tango dans le cœur durant si longtemps. C’était ça le plus intéressant, non pas apprendre avec ceux qui étaient sur scène. Ceci étant dit, nous avons également beaucoup appris des danseurs de scène, comme J.C.Copes Arquimbau, Rivarola, Zotto… Mais le plus intéressant étaient de se nourrir de ces personnes qui avaient tellement de Tango en eux et qui étaient si généreux au moment de le transmettre, sans aucune volonté de gagner quelque chose en retour, ni même d’impressionner avec leur Tango ; c’est juste transmettre un patrimoine culturel.

PRESENTATEUR : Comment s’est produit chez vous le fait de vouloir devenir professionnels, de vivre du Tango et pour le Tango ?
SEBASTIAN : Et bien, je peux dire que, consciemment, j’ai choisi de vivre du Tango à partir de 17/18 ans. Avec Mariana, je commence une relation à 17 ans ; pas seulement en tant que partenaires de danse. J’étais jeune, un adolescent, mais une vrai relation commence. A cette époque, je termine l’école secondaire et c’est le moment ou les parents demandent quelle université tu vas choisir et quelles études tu vas faire. J’étais déjà un peu fatigué d’apprendre des choses en voyant qu’elles ne me serviraient pas ensuite, et avec Mariana, je rêvais toute une histoire, le couple de danse, le couple dans la vie. Jeune déjà, je me disais, moi je veux être tout le temps avec Mariana. Et [… ?...] m’a dit « bon, si tu veux vraiment danser, fait le sérieusement ».
MARIANA : Depuis toute petite je voulais être danseuse. A l’école, je m’échapper des ateliers de cuisine, de musique… pour aller à la danse. Ensuite avec Sebastian, j’ai commencé me consacrer véritablement au Tango car on répétait au moins 6h par jour. C’est la que je me suis reconnue dans cette danse et aujourd’hui je ne m’imagine pas danser autre chose. J’aime beaucoup travailler avec le corps : jazz, pilates… mais ma danse est le Tango.

PRESENTATEUR : Le Tango a une technique très complexe qui implique un certain temps d’apprentissage. D’après votre expérience, il faut combien de temps pour apprendre disons, en partant de zéro, pour arriver à danser sans être trop mauvais ?
SEBASTIAN : Ca dépends. Le Tango est tellement riche techniquement… il y a différents angles par lesquels on peut aborder cette danse. Ca peut commencer par le contact, ou encore par le jeu ludique qui attire aujourd’hui beaucoup de jeunes. Les jeunes commencent généralement par la, jusqu’à 2 ou 3 ans de pratique environ, au moment ou ils commencent à se rendre compte que le Tango n’a pas besoin d’être dansé avec tant d’artifices, et qu’en réalité pour faire plaisir à une femme, la faire se sentir aimer, ou à l’aise dans les bras de l’homme, il n’y a pas besoin de grand-chose. Ecouter la musique et marcher un peu… au « compas » de la femme, pas au « compas » du pas mais à son « compas » à elle. La femme peut se sentir comme une reine. Je dirai qu’avec 6 mois, presque 1 an, on peut rendre heureuse une femme, je précise : sur la piste de danse.
MARIANA : par exemple, ma mère me raconte qu’elle va danser et qu’elle est une des meilleures danseuses de la milonga où elle va, pourtant elle n’a jamais pris un seul cours de Tango. Elle a 64 ans et a commencer il y a 5 ans ; elle va danser toutes les fins de semaine. Alors je crois que ca dépends beaucoup de ce que chacun cherche dans le Tango. Celui qui cherche le lien social, l’ambiance, la sortie entre amis, va se sentir à l’aise sur la piste car il ne cherche pas la technique. Le Tango offre à chacun un espace et un moyen d’expression.
SEBASTIAN : Je voudrai préciser que le Tango en tant que phénomène social, est une danse complexe dans son exécution mais possède un milieu social très très riche derrière lui. Le Tango a des codes qui rendent cette danse très ouverte, à divers groupes générationnels, économiques… Par exemple, j’ai 1 sous en poche, je peux aller danser et ne pas me sentir mal à l’aise parce que personne ne m’oblige à boire un 2ème ou un 3ème verre durant la soirée. A 70ans, je vais danser le Tango sans me sentir mal ; les jeunes femmes de 20ans vont danser avec moi car c’est « bien vu », les gens âgés qui dansent le Tango. Et inversement, les jeunes sont contentes de danser avec un homme plus âgé car elles savent qu’il prendra soin d’elle sur la piste. Donc en fait, les générations, les milieux sociaux, économiques, se mélangent dans le Tango. Cela n’est pas pareil dans d’autres danses.

PRESENTATEUR : Vous dansez et représentez le « neo-Tango ». Quelle différence y a-t-il entre le neo-Tango et le Tango puriste ?
SEBASTIAN : Je crois qu’il y a eu une vague de catégorisation des façons de danser dans les années 90, et ce que nous faisons a été qualifié de « neo », « nuevo »… En faisant des tournées mondiales, on s’est rendus compte qu’il fallait rendre la danse plus accessible, et pour ça, il fallait se libérer des dogmes culturels des « latinos » : la compétition, qui danse mieux, qui invite cette fille à danser… Et une certaine recherche d’expression générationnelle en marge des schémas de nos grands-parents. C’est ca que les gens ont commencé à appeler « nuevo ». Aujourd’hui, on ne se sent pas acteurs de cette vague « neo », ont commence plutôt a se sentir déjà un peu « vieux ». Ce que nous faisons, nous le qualifions de Tango aux styles multiples. Moi je danse : ce que dansait mon grand père, ce que tu danses toi, ce que danse l’autre, et je danse ce que je veux. Je ne veux pas me limiter. Je ne veux pas limiter ma pensée. Limiter la pensée entrainerai un manque de liberté.

PRESENTATEUR : Que pensez-vous de ce que font certains nouveaux groupes comme Gotan Project ou Bajofondo Tango Club, qui mélange le Tango avec des styles nouveaux et participent au fait que beaucoup de personnes s’intéressent au Tango ?
SEBASTIAN : Je suis d’accord pour dire que c’est positif. L’évolution musicale du Tango des années 40 jusqu’à Piazzolla, c’est en fait une évolution au niveau orchestral ;savoir comment les harmonies passent de « ligne mélodique » à « ligne rythmique », et de chant à contre-chant... Pour faire ça, et pour que la musique plaisent, c'est comme pour le jazz dans les années 50: il faut un grand « Jazz band ». Si je n’ai pas assez de musiciens, il va falloir que se soient 3 ou 4 virtuoses, sinon ca peut pas « sonner ». Et c’est ce qui se passe aujourd’hui avec le Tango. Si on prend Bajofondo avec sa production… c’est un concert de rock ‘n roll ! (ce que fait Santoalalla est magnifique). Mais je mets quoi après ca ? Un quartet ? Je dois mettre au minimum un grand « jazz band » : 6 bandonéons, 4 violons, piano, contrebasse, violoncelle… Il me faut un super-orchestre ! C’est ca le problème aujourd’hui. On peut attirer un jeune, mais il faut faire un travail culturel, peu à peu, pour qu’il ne perde pas l’essentiel et qu’il ne se mette pas à danser Britney Spears avec des pas de Tango… Ce qui n’est pas « mal », chacun est libre de s’exprimer comme il le souhaite et nous même, nous l’avons beaucoup fait. Nous avons dansé Clint Eastwood de Gorillaz comme un Tango-milonga. Mais cela ne signifie pas que nous oublions qui est Troilo, D’Arienzo ou Pugliese. Nous avons une base solide derrière.

PRESENTATEUR : Pourquoi avez-vous décidé de quitter l’Argentine et essayer de faire votre chemin ailleurs.
MARIANA : je n’avais pas vraiment planifié de vivre à l’étranger. Je suis partie en tournée avec une compagnie de danse en pensant revenir après 6 mois. Ensuite, grâce avec mon partenaire et le travail que nous avons fait, ce délai s’est allongé et je ne suis revenue que 2 ans plus tard. Aujourd’hui je ne m’imagine plus vivre en Argentine. Pour le moment je profite d’être à l’extérieur et des échanges culturels. J’aime mon pays et ma famille, j’aime revenir de temps en temps, mais également la liberté et les possibilités qu’il y a en Europe, l’organisation des choses qui fonctionnent sans changements de dernière minute. Cela me tranquillise et me convient. Pour l’instant je vis davantage pour ma carrière. Le jour où je vivrai davantage pour mes proches, alors je crois que je serai mieux en Argentine.
PRESENTATEUR : Et toi Sebastian ?
SEBASTIAN : Pour moi ce fut différent. En vérité, je suis parti sans regarder derrière moi, sans aucun remord, nostalgie… Je suis parti parce que mon pays ne reconnaissait pas mon travail et n’allait pas le valoriser, au moins durant les 2 prochains gouvernements. L’argentine souffrait de changements politiques qui ne lui permettait pas de protéger le patrimoine culturel. Nous travaillions dans 3 ou 4 « Casas de Tango », des spectacles, des cours dans 3 écoles, nous étions le jeune couple le plus connu de Buenos Aires et on n’arrivait pas à en vivre. Le professeur du Théatre Colon, m’avait recommandée en tant que metteur en scène dans ce théâtre. Je me suis préparé durant 3 mois pour l’essai. Je me présente à 7h, je ne trouve personne. J’attends… 8h, 9h… Je sonne un peu partout. Finalement quelqu’un m’ouvre…
- « je viens pour l’audition pour entrer au théâtre Colon.
- Qu’as-tu préparé ?
- L’opéra Tosca, j’ai une maquette, les costumes dessinés, j’ai appris des parties musicales au piano
- Qui t’envoi ?
- La directrice de l’école.
- Aaah, mais si personne d’en haut te recommande, tu n’entreras pas. Quel âge as-tu ?
- 19ans
- 19ans ? Tu connais rien de la vie ni de l’art. Va… vis quelque chose et reviens ensuite.
- Mais c’est la directrice de l’école qui me recommande.
- Non, non, quelqu’un d’en haut. Pas une employée…
Alors j’ai pris mes affaires, j’ai pleuré et me suis dit. Ici je ne reviens plus. Moi j’ai du talent, je suis motivé, j’ai envie d’apprendre, et je ne peux rester la sans un sous sans possibilité d’étudier et qu’en plus on me traite comme ça. A la première opportunité de voyager, je suis parti. J’ai dit à Mariana, tant qu’on pourra rester en Europe, au moins survivre avec ce qu’on sait faire… Et j’ai voulu rester à l’étranger le plus longtemps possible. Ensuite nous avons eu la possibilité de travailler à Paris, et c’est la que nous vivrons durant 6 ans et demi.

PRESENTATEUR : Une vie cosmopolite… Je suppose que les publics ont des attentes différentes ?
MARIANA : En plus d’être danseurs, nous enseignons. Cela nous permet de nous rapprocher des élèves et de mieux comprendre les différents publics, leur rapport à la danse. Un couple italiens ne réagit pas pareil qu’un couple allemand. Cela ne signifie pas que certains peuvent danser mieux que d’autres, il y a par exemple des japonais qui dansent magnifiquement bien, et pourtant, j’imagine que ce doit être plus difficile pour eux de comprendre les paroles par exemple. C’est très différent d’un pays à l’autre, mais ce qui est beau c’est de voir que les gens cherchent à comprendre ce qu’est le Tango pour les argentins. Même s’ils savent qu’ils sont différents culturellement, ça les intéresse de savoir ce qu’est le Tango en Argentine, comment nous sentons le Tango, comment nous le vivons, la signification des paroles. Il y a beaucoup de gens qui traduisent des paroles…

PRESENTATEUR : Qu’est ce qui fait que le Tango possède ce caractère universel ? Pensez vous que cela aie quelque chose à voir avec ses origines puisées dans certains rythmes européens ?
SEBASTIAN : Musicalement, le Tango est un phénomène parce que la musique d’Amérique latine en général est assez régulière tant au niveau de l’harmonie que du rythme. Le Tango lui, peut commencer rythmique, finir en pleurant et à la moitié c’est un poignard dans le cœur. Il y a ces montées et ces descentes continuelles qui le rendent, je crois, plus accessibles aux différents publics. Et puis il a ce mélange diabolique du Bandonéon et du Violon. J’ai connu des amis jazzmen, et quand ils écoutent le bandonéon mélangé au violon… « se les parten el alma » ! Comme un accident, le violon et le bandonéon se sont rencontrés et ont formé un couple… diabolique… car il attire toutes les cultures. Je crois que cela est en rapport avec cette sonorité, plus que pour le rythme. Le son du Tango vraiment caractéristique.

PRESENTATEUR : On vient de voir un orchestre Russe. Le Tango la bas est une mode passagère ou c’est quelque chose de plus profond ?
SEBASTIAN : Non, je veux croire que c’est bien plus profond qu’une mode ! Jouer du Tango, ce n’est pas simple. C’est très compliqué. Si la partition d’un Tango peut paraitre facile, en réalité c’est très complexe car comme pour le jazz, il faut lui donner ce « gout » cette « onda », cette magie. Sans cette magie, sans cette étude des pauses, des « marcatos »… le Tango ne ressemble plus à du Tango. Si t’ouvres une partition de Tango et que tu la joues telle qu’elle est écrite, ce sera une simple marche et tu ne reconnaîtras pas un Tango.
MARIANA : Je crois que ce qui plait dans le Tango c’est la musique, comment elle touche quelqu’un au plus profond, parce qu’elle fait sentir quelque chose. A l’écoute d’un Tango, on peut ressentir de la tristesse, de la joie… on sent quelque chose. Ca c’est la musique. Ensuite il y a l’étude des paroles, et puis surtout l’abrazo.
SEBASTIAN : Les russes qui jouent du Tango étudient beaucoup tous ces aspects la, et avec le travail que ca représente, je ne crois pas que ce soit une simple mode.
Gregory Diaz
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